2012

Le conflit du Tipnis et la Bolivie d’Evo Morales face à ses contradictions : analyse d’un conflit socio- environnemental

[2012, Laetitia Perrier Bruslé] Le 15 août 2011 des indigènes1 des basses terres boliviennes ont commencé une marche de protestation de 66 jours jusqu’à La Paz pour refuser la construction d’une route sur leur territoire dénommé le Tipnis (Territoire indigène et parc naturel Isiboro Sécure). Cet espace de 12 000 km2 bénéficie d’un double statut censé garantir sa préservation : c’est un parc naturel depuis 1965 et un territoire indigène depuis 1990. Situé entre les piémonts andins et les basses terres orientales, il est sur l’axe qui relie la ville de Cochabamba, dans les Andes, à Trinidad, dans l’Oriente (illustration 1). La décision du gouvernement d’Evo Morales d’y construire une route a été dès son origine très controversée. Et c’est à bout d’arguments et face au refus de négocier son tracé que les indigènes se sont résolus à entamer une marche de protestation. Le 24 septembre 2011, les quelques 1000 marcheurs ont été arrêtés dans leur progression à Yucumo, au pied des Andes, par des barrages montés par des défenseurs de la route, puis ils ont été violemment attaqués par les policiers. L’opinion publique, bolivienne et internationale, en a été profondément choquée. Il y aura en Bolivie un avant et un après Yucumo. Si la part de responsabilité du « président indigène » Evo Morales dans ce dérapage n’est pas établie, il est certain qu’une rupture s’est instaurée entre le gouvernement de gauche et ses alliés historiques, les organisations syndicales et indigènes.

Autor: Laetitia Perrier Bruslé

Fecha: 2012

Palabras clave: CONFLICTO SOCIOAMBIENTAL, TIPNIS, CONTRADICCIONES, EVO MORALES, FRANCÉS

Código: ACA-ARTC-BRUS-00034-2012 (enlace al documento)